Ma première accréditation « officielle » en tant que photographe, pas encore pro, date de 2003. Si j’avais déjà l’habitude de me rendre en festivals, elle m’ouvrait alors les portes des fameuses crash barrières pour la première fois. C’était à la halle de la Trocardière à Rezé, pour la seconde édition du Fury Fest.
Armée du Nikkormat EL de ma mère et de quelques péloches, l’occasion m’était donnée de shooter les groupes de hardcore américains mythiques qui alimentaient mes playlists de l’époque, comme Youth of Today, Madball, ou les incontournables Sick Of It All.
En remontant un peu plus loin, on retrouve déjà des images de concerts dans mes premiers tâtonnements photographiques : les Peaks Iration, le groupe de mes amis de lycée à Grenoble, ou Regress, les copains de la fac de Birmingham en Angleterre.
Mais c’est bien à partir de ce Fury Fest que les dates commenceront à s’enchainer. En essayant de faire le décompte, je m’aperçois aujourd’hui que j’ai shooté au moins 535 artistes et groupes différents. A tous ceux-là peuvent sans aucun doute s’ajouter d’autres noms encore, le classement de mes archives s’étant avéré un peu laborieux à certaines époques.
Treize festivals différents, certains couverts pendant plus de dix ans déjà, des dizaines de salles écumées, principalement en France, mais également en Suisse, aux Pays-Bas, en Belgique.
Des groupes connus, d’autres confidentiels. Des bars, des caves, des églises, des esplanades, des théâtres antiques. De belles rencontres, quelques engueulades aussi. Des orgas pas réglos du tout et d’autres au top. L’impression de devoir mille fois justifier sa place, son travail. La déception en voyant certaines images et la joie en en découvrant d’autres. La petite montée d’adrénaline au moment où les lumières s’éteignent, la concentration. Les fameux trois morceaux sans flash. La remise en question systématique à chaque concert. De chouettes publications, des photos que personnes n’a jamais vues.
Jusqu’à présent la trace de tout ça était visible sur mon tout premier site internet Nevermind The Name ouvert à la sortie de l’école de photo en 2005, avec son nom en forme de clin d’œil croisé à Nirvana et au groupe de punk rock No Use For A Name. Patiemment alimenté pendant de longues années, il est devenu trop compliqué pour moi à maintenir en cette fin 2021 ; il est donc temps de lui dire adieu. Mais comme je ne souhaite pas le voir disparaitre totalement, j’ai décidé d’en conserver un petit bout ici.
Faire le tri dans tout ça n’a pas été une mince affaire, tous les artistes shootés ne sont pas représentés ici, loin de là, mais il y en a néanmoins un bon paquet !
Le menu déroulant sous l’intitulé Nevermind tout en haute de cette page permet de naviguer je l’espère facilement dans les différentes années.
900 photos sont également toujours accessibles sur mon compte Flickr.
Et pour les plus curieux qui auraient envie de rigoler un coup, certaines photos du fameux Fury Fest 2003 évoqué plus haut sont même toujours visibles dans les archives d’un webzine vétéran du net accompagnées des textes de ma copine Cléa aujourd’hui journaliste professionnelle ; comme quoi, nous avions peut-être un soupçon de suite dans les idées !